





La poupée qui mord, que nous jouons en ombres et en poupées, est un conte italien du XVIe siècle, publié dans un recueil d’histoires en deux volumes, Les Nuits facétieuses (Le Piacevoli Notti), de Straparola. Cet ensemble de contes et de fables connut à l’époque un véritable succès européen, et inspira les grands auteurs de contes comme Grimm et Perrault.
Il inspira aussi Victor Hugo. Sa petite Cosette, comme la petite Anamandine de Straparola, pauvre et orpheline, découvre dans une vitrine une magnifique poupée, qui lui fait tout oublier, la faim et sa mission : rapporter du pain. Cosette se fait battre par les Thénardier comme Anamandine par sa sœur. Et si la poupée de Cosette ne remplit pas le pot de pièces d’or, tel l’âne de Peau d’âne, la petite fille trouve dans son sabot, comme par magie, un louis d’or (Jean Valjean est passé par là).
Voir cet article de Michel Manson :
La poupée de Cosette : quand Victor Hugo soulignait l’importance du jeu pour les enfants.
(The conversation, rubrique Éducation)
Nous avons animé un atelier de fabrication de marionnettes légumes, dans le cadre de la semaine de la Parentalité, organisée par le Centre Social de Vitry-sur-Seine, en décembre 2022 : Ci-dessous, l’article paru sur le site de la municipalité.
Le 3 décembre, la Maison des Vitry’haut proposait aux familles un atelier de création de marionnettes à partir de légumes. Une initiative insolite pour aborder l’alimentation tout en partageant une parenthèse familiale, ludique et artistique.
Vers 14h, 12 enfants et 9 adultes s’installent dans la lumineuse et spacieuse cuisine, pour l’atelier de création de marionnettes légumes, mené en partenariat avec la ludothèque les Oursons.« Dans le cadre de la semaine de la parentalité, et dans une démarche sanitaire, il s’agit de faire découvrir les légumes autrement et de susciter l’envie d’en découvrir de nouveaux », avance Camille Larive, responsable de la Maison des Vitry’haut.
« On peut jouer avec la nourriture, mais on ne la gâche pas. »
Pour animer l’atelier, la ville a fait appel à Catherine Hardy et Brieuc Segalen, conteurs marionnettistes du théâtre àêtre (https://aetre.net/), aussi passionnés que passionnants. « À vous d’imaginer vos personnages, à partir de légumes bio, qui ont des têtes rigolotes, car ils ne sont pas normés… Une seule consigne : on peut jouer avec la nourriture, mais on ne la gâche pas », précisent-ils. Selon les imaginaires, carottes, aubergines et coloquintes prennent corps, les racines de poireaux forment de belles chevelures, les clous de girofle figurent les yeux…
« On a échangé, on a rigolé. C’était magnifique ! »
Au bout d’une heure, les marionnettes prennent vie. Reste à peaufiner les histoires qu’elles vont conter… l’occasion de franches rigolades ! Vers 15h30, enfants puis parents se succèdent derrière le castelet, pour les représentations théâtrales. L’initiative a fait l’unanimité.
Mélena, 8 ans, qui « aime imaginer des histoires », était ravie. Manel, 11 ans, a adoré « sculpter des visages sur les légumes ». Engouement partagé par la mère de famille Hamel Guerniche. « On a échangé, on a rigolé. C’était magnifique, et après, on va manger nos marionnettes ! »Marc Godin / Karima Nasli-Bakir
Cliquez sur la souris pour voir les photos des réalisations…
En cette époque de Carnaval, on se déguise pour parader, défiler, se lâcher… On est un autre pour la galerie, on peut se permettre de dire des bêtises, de faire des choses incongrues. On déploie des trésors d’imagination pour créer un costume loufoque ou magnifique, faire rire ou rêver.
Dans le quotidien des jeunes enfants, on n’a pas besoin du regard des autres pour se déguiser. Au contraire, ce regard gêne. Celui qui observe les joueurs, à moins qu’il ne sache se montrer très discret, ouvre une brèche dans le jeu. Il suffit de quelques accessoires pour être un autre, pirate ou naufragé, ours ou chien, et le couffin devient bateau… Le jeu risque de se briser si un adulte, admiratif de tant de liberté, prend les joueurs en photo. Conscients d’être observés, ils feront alors semblant d’être, non un ours et un chien dans un bateau, mais des enfants qui jouent à être un ours et un chien.
Souvent, pourtant, les enfants font appel à de plus grands pour se déguiser. Ils ont besoin d’un coup de main pour attacher un costume, trouver des accessoires, ils ont besoin d’encouragements, de complicité bienveillante. Ils se voudraient Aladin ou Reine des neiges et ne savent pas comment s’y prendre. Entre pairs, pas de souci, ils s’entraident et la phase de déguisement est vite dépassée, l’aventure ludique commence.
En revanche, le rôle d’accompagnateur n’est pas facile. On s’amuse à habiller l’enfant selon son désir, qu’on soit bon en couture ou capable de fouiner et de transformer cartons et tissus en matériaux de rêve. Mais jusqu’où l’accompagner ? “Te voilà déguisé, maintenant joue !” ou, pire, “maintenant joue, je te regarde”. Nous avons beau y mettre toute notre tendresse, toute notre admiration, le jeu de faire-semblant se perd. Le jeu narcissique prend sa place. On court se regarder dans un miroir. Et la séance de déguisement se termine en photos sur un smartphone.
Quand la marionnette ouvre la bouche, elle grimace et se met à parler, à chanter peut-être, et c’est drôle…
La marionnette permet aussi de dédramatiser, de débloquer, de dépasser un obstacle.
Par exemple, imaginez un enfant qui ne veut pas manger (on a tous connu ça), voilà le chien qui ouvre grand la bouche pour avaler le contenu de la cuiller à sa place… et, après quelques va-et-viens entre l’enfant le chien, la soupe est avalée…
Imaginez un enfant qui boude et ne veut pas parler,, peut-être bien que le renard pourrait le faire rire et l’aider à s’exprimer ?
Imaginez un enfant qui refuse de se laver. La marionnette gant tient le savon dans sa bouche, et hop ! on se savonne !
Marionnette en tissu éponge bio, qui ne pose aucun problème d’entretien puisque c’est aussi un gant de toilette, vingt animaux sympathiques, à choisir dans la boutique AETRE et deux tailles, pour une grande ou une petite main.
Septième et dernier épisode de notre feuilleton “La mer du corona”, suite de la précédente publication. Il était un petit navire, ohé-ohé !