Catégorie : Marionnettes

Art Mix Japan, festival d’art traditionnel à Niigata, Japon

Nous venons de faire un joli voyage au Japon, et d’assister à de très beaux spectacles au Art Mix Japan Festival, qui se tenait à Niigata les 12 et 13 avril 2025.

 

Marionnettes Nigyo Joruri (théâtre de poupées), marionnettes Ito (à fil), histoires du théâtre Kabuki, Kyogen (théâtre masqué proche de la Comedia del arte), tambours Taïko de la troupe Ondekoza …

Comme elle est française, Chloé Viatte, actrice de la troupe Saruhachiza, de l’ile de Sato , a pu nous faire découvrir les manipulations de ces magnifiques marionnettes.  Le manipulateur fait vivre le personnage en tenant et bougeant la tête de la main gauche, et en prêtant sa main droite à la marionnette. La main gauche du personnage est en bois, et peut être manipulée en même temps que la tête, mais elle est moins mobile. La marionnette, qui n’a pas de pieds, est vêtue de belles étoffes, comme d’un kimono, qui forment le corps et lui donnent fière allure.

Nous avons vu deux spectacles de la troupe Saruhachiza.

Le premier, inspiré d’un conte fantastique traditionnel, Kwaïdan, raconte l’histoire d’un poète aveugle qui se fait envouter par des Esprits malveillants. Nous connaissions cette histoire qui est racontée dans un film  japonais de Masaki Kobayashi sorti en 1964, nous avons donc pu suivre sans problème cette version Bunraku en japonais. Le personnage se fait recouvrir de signes protecteurs qui le rendront invisibles aux yeux des Esprits, mais le moine qui tient le pinceau oublie les oreilles…

Le deuxième spectacle racontait l’histoire de la Renarde, un personnage traditionnel du théâtre Kabuki. Par chance, l’histoire nous avait été résumée auparavant par Chloé … Le récitant, qui s’accompagne d’un shamisen, raconte comment la renarde s’est transformée en femme pour remercier l’homme qui l’a sauvée, comment elle est malheureusement obligée de reprendre sa forme animale, abandonnant son mari et son enfant pour retourner dans la forêt… Il chante et psalmodie l’histoire, puis change de voix, de ton, pour faire parler chacun des personnages, que les acteurs se contentent (façon de parler, car leur travail est remarquable !) de manipuler, suivant le rythme et les improvisations du récitant.

Nous avions glissé dans nos valises les marionnettes de notre spectacle Les boites de peinture, et cela nous a fait bien plaisir de comparer les techniques et d’échanger entre marionnettistes. Voilà comment Delphine et Marinette se sont retrouvées à ArtMix Japan !

Casse-noisettes et Alexandre Dumas

Il était une fois un casse-noisette, pas un bête casse-noisettes, un casse-noisette de Nüremberg, la capitale du jouet…Un soldat en bois peint, avec une grande bouche et des dents redoutables, capable de mettre en miettes des kilos de noisettes. 

Ce Casse-Noisettes fut entraîné dans un histoire aussi longue qu’invraisemblable, Casse-Noisette et le Roi des souris, un conte écrit par Hoffmann, publié à Berlin en 1816, traduit et réinventé par Alexandre Dumas, en 1845, mis en musique (c’est ce qui l’a rendu célèbre dans le monde entier) mis en musique par Tchaïkovski, en 1892… et interprété un soir de janvier 2025 au piano par nos amies Claire-No et Martine.

Pour accompagner ce concert de piano à 4 mains, le Casse-noisettes de Tchaikovsky, à Meudon dimanche 12 janvier, nous avons créé et animé les danseuses de la Fée Praline, les soldats de la Marche, les valseurs de la Valse des fleurs… un dragon en ombres et en couleurs pour la Danse chinoise et un charmeur de serpents pour la Danse arabe… Première étape, devant un public amical, vers le création d’un Casse-noisette plus proche du conte d’Alexandre Dumas que de du ballet de Tchaikovsky …

Tout le monde connaît Casse-noisettes et son ballet féérique, mais cela ne correspond qu’à quelques pages, les dernières, du conte écrit par Alexandre Dumas d’après Hoffmann…

Ce conte est une succession de situations inouies, telles qu’on peut les vivre dans un rêve… Cela commence par un roi très gourmand qui se fait voler du bon lard par la reine des souris et sa suite… Une guerre terrible s’ensuit, le roi ayant fait massacrer nombre de souris et la reine des souris se vengeant en défigurant la petite princesse. On fait appel à un bricoleur de talent, aidé d’un astrologue, pour mettre fin à ce sortilège. Une autre malédiction tombe alors, cette fois sur le neveu du bricoleur, qui est transformé en vilain casse-noisettes… Ce casse-noisettes est offert à Noël à la petite Maria, et voilà que les souris reviennent à l’attaque, bien décidées à le faire disparaître. Les jouets de Maria et de son frère s’en mêlent…

Quand enfin le casse-noisettes est sauvé et le mauvais sort levé, le casse-noisettes redevient joli garçon et part avec Maria au pays des délices, où se succèdent confiseries et bonbons, défilés extraordinaires, fleurs et mirlitons : on retrouve les magnifiques tableaux du ballet.

Voilà donc notre prochain défi : raconter et mettre en scène cette Histoire d’un  casse-noisettes… 

 

 

 

Article

Voici un article qui a été publié dans le journal « Le Vase Communicant« , le 13 Septembre 2024, par Denis Mahaffey :

Catherine et Brieuc jouent à être marionnettistes

L’art des marionnettes

Les deux salamandres, guides de parcours à la Cité Internationale de Villers-Cotterêts

 

La dizaine de grandes marches en pierre qui mènent à l’atelier changent plusieurs fois de hauteur et même de direction, comme pour dérouter ou faire chuter des intrus.

L’atelier-musée

Mais d’abord, en bas, dans leur maison à Soucy, les marionnettistes Catherine Hardy et Brieuc Segalen parlent de leur compagnie Théâtre àêtre. Le nom vient de l’habitude de leurs enfants en jouant de dire, dans leurs jeux, « Je joue à être… ».

Catherine, né en Gascogne, a fait ses études dans une école d’art puis à l’école d’art dramatique de la Rue Blanche à Paris. Elle a aussi tenu un magasin de jouets, déguisements et marionnettes.

Brieuc, au nom doublement breton, est né à Paris. Après dix ans de professorat de dessin, il a été recruté par Apple pour gérer des activités graphiques.

En 2012 ils ont suivi ensemble un stage à Prague, haut lieu de l’art des marionnettes. Chacun a construit un dragon à fils en bois.

Ils ont fait leur premier voyage au Cambodge en 2018, y apprenant la fabrication et la manipulation de marionnettes à tige, et les techniques du théâtre d’ombre.

Ils ont voyagé en Chine, à la faveur de la Fondation Victor Segalen, qui poursuit les efforts de cet écrivain, voyageur et sinologue du 19e siècle, pour encourager l’entente entre la Chine et la France. Brieuc est son petit-fils.

Ils ont élargi leur répertoire, en construisant leurs propres personnages de toutes sortes.

En 2023 ils ont réalisé un projet pour la nouvelle Cité Internationale de la Langue Française, en accompagnant des groupes parcourant le château de Villers-Cotterêts… mais avec deux marionnettes pour servir de guides ! L’une est une simple salamandre de la forêt de Retz, l’autre la grandiose salamandre dragonne, emblème de roi François 1er, bâtisseur du château. Chaque visite s’est terminée par un atelier.

Récemment ils ont lancé l’idée de « Veillées au coin du feu ». Théâtre à être se rend chez un particulier et joue pour les invités, avant de prendre un verre ensemble et faire circuler un chapeau.

Voilà le passé et le présent de Catherine et Brieuc. Il est temps de négocier les marches-barrière qui mènent à l’atelier, où le trésor attend.

Les murs sont recouverts de marionnettes, les leurs et de collection. Catherine et Brieuc ouvrent des caisses, tiroirs et valises, en tirent une multitude de marionnettes, et les font fonctionner. Des professionnels, mais impossible de ne pas penser à des enfants montrant leurs jouets à un camarade en visite. C’est peut-être le secret de leur succès.

Brieuc dévoile les astuces qui rendent les créatures éloquentes. Les marionnettes à gaine, portées sur la main comme un gant, ne pouvaient pas tourner la tête, mais ils ont inséré une tige qui le permet.

Leur dernière production, Les Bidules mous, exige une foule de marionnettes tubulaires. Comment faire ? Mais inventer un système de manipulation collective, voyons.

Les marionnettes sont inanimées, mais le Théâtre àêtre en fait des personnages qui racontent, font rire, même émeuvent.

Histoire des bidules mous

Première de L’HISTOIRE DES BIDULES MOUS, à Soucy, 02600, dimanche 30 juin, en présence des 30 choristes qui ont participé à la bande son du spectacle. On y travaillait depuis longtemps, les bidules mous sont enfin sortis de leur trou !

Un conte philosophique pour tous, de 30 minutes, programmé depuis un moment à cette date, avant que ne soient annoncées les élections… qui interroge, mine de rien, sur les minorités, le pouvoir qui corrompt, le harcèlement…
A nous deux -Catherine Hardy et Brieuc Segalen, le Théâtre Àêtre- nous mettons en scène trois cent cinquante cinq mille machins durs, et autant de bidules mous…
« Il était une fois 5 ou 6 bidules mous. Les bidules mous vivaient dans un trou. Ils étaient entourés par trois cent cinquante cinq mille machins durs, qui les embêtaient toute la journée… »
Vous aimeriez les voir ? Dites-le nous et, même, invitez nous !
Merci à Geneviève Cabannes, pour la musique, et à la chorale de Soissons A tout bout d’chant, pour ses voix.
 

Atelier marionnettes légumes

Pour parents et enfants à partir de 5 ans. Gratuit, sur inscription.

Un petit moment de folie en dehors des sentiers battus…

Samedi 13 avril 2024, à Soissons

de 14h à 16h30, entrée libre, sur inscription (au centre social)

Éco-Festival, Centre Social Saint Waast-Saint Médard,

12 rue du Belvédère, 02200 Soissons

Dimanche 21 avril 2024, à Villers-Cotterêts

de 14h à 16h30, sur inscription  festival-desmetsetdesmots.com

Festival « Des Mets et des Mots », Cité internationale de la langue française, château de Villers-Cotterêts, 02600

Deux heures à construire des marionnettes et à leur faire raconter une histoire… oui, mais des marionnettes en légumes qui pourront être mangées à la fin de la journée !

De la création au jeu, de la scène à la casserole… 

 

 

La salamandre des bois et la salamandre du roi racontent…

L’une est l’emblème de François Premier, l’autre est un petit animal qu’on peut trouver dans son jardin ou en forêt, la salamandre du roi et la salamandre des bois se sont retrouvées au château de Villers Cotterêts, dans la Cité internationale de la langue française.

Aux premiers jours de la Cité, à l’automne 2023, elles étaient là pour accueillir enfants et adultes, en famille, et les entraîner dans un voyage au long cours, à la découverte de la langue française.

Maintenant, elles adorent évoquer ce voyage, pour les visiteurs de la Cité et pour ceux qui n’ont pas encore osé franchir le pas et pénétrer dans les anciens appartements du roi et de la reine… À  leur façon, en se chamaillant parfois, l’une un peu pédante, l’autre un peu trop spontanée…

Manipulées à vue par Brieuc et Catherine, elles improvisent et s’adaptent à leur public avec malice. 

On les voit improviser, dans cette video amateur, devant un groupe d’amis qui viennent de faire le visite de la Cité. Elles peuvent ainsi se glisser chez vous, ou dans une bibliothèque, une classe, un village…

Elles disent comment les mots circulent et s’échangent à travers le monde, le temps, l’Histoire, elles évoquent l’ordonnance de Villers-Cotterêts,  et surtout elles nous parlent de cet animal extraordinaire, la Salamandre, aux pouvoirs magiques, qui crache le feu et peut aussi l’éteindre. 

Alors, dans un petit théâtre de papier, Brieuc et Catherine racontent l’histoire de la Salamandragonne, mi-salamandre et mi-dragonne.

Vous avez envie de les voir ? Contactez-nous : 06 71 91 58 19 ou ch@aetre.com.

 

 

Le théâtre àêtre à la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts

Le château de Villers-Cotterêts (département de l’Aisne), ancienne villégiature du roi François Ier située au milieu de la très belle forêt de Retz, vient d’être magnifiquement restauré.

Le 30 octobre 2023, la Cité internationale de la langue française a ouvert ses portes dans ce château.

 

Le samedi 11 et le dimanche 12 novembre, en ce lieu, c‘est avec nous (le Théâtre Àêtre) et nos marionnettes, créées pour cette occasion, que les familles ont découvert la visite proposée par la Cité internationale de la langue française en ce lieu unique.  

En suivant les aventures de deux salamandres, la Salamandragonne et son acolyte la Salamandragore, enfants et parents ont voyagé de salle en salle à la rencontre de la langue française. 


Puis tous se sont retrouvés dans une très belle salle de ce château de Villers-Cotterêts pour participer à un atelier de fabrication et de jeu de marionnettes.

Catherine Hardy et Brieuc Segalen

Tournée sud-est avril 2023

Huit jours, six représentations, une bonne centaine de spectateurs, des amis, de nouvelles rencontres, des enfants, et le plaisir de raconter  l’histoire du Roi aux concombres doux !

À Lyon, au Centre Social Quartier Vitalité :

 

À Collonges au Mont d’Or, chez des amis :

 

À Simiane la Rotonde (deux séances, à la Maison-Théâtre La Fourmi) :

 

Au Gîte de Chaloux, près de Simiane :

 

Et pour finir, à Crest (Vaucluse), chez d’autres amis :

Marionnettes légumes 2


Atelier Marionnettes Légumes, au studio, à Cœuvres, le 25 février 2023.
Du potager à la scène, et, pour ceux qui ont joué le jeu jusqu’au bout, de la scène à la casserole puis à l’assiette…
Les enfants ont fait leurs marionnettes, leur scénario, et mis en scène leur histoire devant les parents. Et les parents ont fait de même. C’était joli, joyeux et plein d’idées.

Éphémère et à refaire !

Victor Hugo, Cosette et La poupée qui mord

La poupée qui mord, que nous jouons en ombres et en poupées,  est un conte italien du XVIe siècle, publié dans un recueil d’histoires en deux volumes,  Les Nuits facétieuses (Le Piacevoli Notti), de Straparola. Cet ensemble de contes et de fables connut à l’époque un véritable succès européen, et inspira les grands auteurs de contes comme Grimm et Perrault.

Il inspira aussi Victor Hugo. Sa petite Cosette, comme la petite Anamandine de Straparola, pauvre et orpheline, découvre dans une vitrine une magnifique poupée, qui lui fait tout oublier, la faim et sa mission : rapporter du pain. Cosette se fait battre par les Thénardier comme Anamandine par sa sœur. Et si la poupée de Cosette ne remplit pas le pot de pièces d’or, tel l’âne de Peau d’âne, la petite fille trouve dans son sabot, comme par magie, un louis d’or (Jean Valjean est passé par là).

Voir cet article de Michel Manson :

La poupée de Cosette : quand Victor Hugo soulignait l’importance du jeu pour les enfants.

(The conversation, rubrique Éducation)

La poupée de Cosette, huile sur toile par Léon-François Comerre, conservé à la mairie de Trélon (Nord)

La poupée qui mord, Amandine et sa poupée, Théâtre Àêtre